A la croisée de l’art et de la nature, voici le cheval. Symbole de puissance, de finesse et de liberté, il incarne la poésie du mouvement. Il nous semblait évident de l’associer aux poèmes de Jean Fanchette consacrés à la nature, aux côtés du piano et du chant. Présenté à Paris dans les jardins de Reid Hall (Columbia University), ce spectacle a été conçu en partenariat avec l'Association Jean Fanchette. Les poèmes sont extraits de l'Ile Equinoxe, anthologie préfacée par le Prix Nobel J.M.G Le Clézio.
L’art et la nature nous ouvrent le chemin de la résilience. Ces forces créatrices nous permettent de sublimer les épreuves de la vie, de panser nos blessures et d’engranger des
instants de bonheur. A la croisée de ces forces, voici le cheval. Symbole de puissance, de finesse et de liberté, il incarne la poésie du mouvement.
Pour donner chair à la poésie de Jean Fanchette (né à l’Ile Maurice en 1932 et décédé à Paris à l’âge de 59 ans il y a tout juste 25 ans), il nous semblait naturel d’associer à la lecture des poèmes, le travail du cheval (monté, à pied, en liberté), le piano et le chant.
Les poèmes choisis évoquent avec force la nature. Les quatre éléments, la flore et l’océan sont en effet omniprésents dans l’œuvre du poète qui, à 19 ans, quitta l’Île Maurice pour rejoindre Paris, capitale des arts, où il devint éditeur et psychanalyste.
Ce spectacle original et résolument optimiste, consacre ainsi la résilience par la nature et la poésie. Il est conçu autour des textes de l’Ile Equinoxe, l’anthologie poétique de Jean Fanchette republiée en 2016 aux Editions Philippe Rey avec les préfaces du Prix Nobel de Littérature J.-M.G. Le Clézio et du poète Michel Deguy.
Construit à travers cinq séquences – l’enfance, les monstres, la nature, la poésie, la résilience –, le spectacle a pour toile de fond le récit personnel de la troisième fille du poète, Véronique Fanchette, dans sa volonté de renouer avec le père disparu. Une illustration parmi tant d’autres du pouvoir que déploient l’art et la nature pour nous aider à réparer nos vies.
La résilience représente le passage de l’ombre à la lumière, évocateur de l’équinoxe. Comme l’anthologie, le spectacle reprend l’image de ce moment du cycle de la terre à quatre phases où jour et nuit font parts égales. Il s’intitule ainsi
Equinoxes, marquant également le pluriel des membres du quator.
Autour du cheval, quatre artistes : l’écuyère Solenn Heinrich (pendant 10 ans chez Bartabas), la comédienne Anna D’Annunzio, la pianiste Anna Krempp et la soprano américaine Fé
Avouglan. Les différents tableaux combinent en solos, duos, trios ou à quatre les différentes formes artistiques incarnant autant d’émotions esthétiques au service de la poésie de Jean
Fanchette.
Au fil des tableaux illustrés par le travail monté, à pied ou en liberté, l’écuyère va présenter le cheval sous ses différentes facettes : l’esthétique de l’animal, la sensibilité dans son
rapport à l’homme qui peut aussi se traduire par une résilience réciproque et, enfin, sa force évocatrice de liberté. Photos : Jacques Bourguet - AJF.
ANNA D'ANNUNZIO, comédienne
Anna est une femme-créature, une espèce rare à découvrir. Elle vous égorge de sa présence. N’ayez pas peur : vous allez l’aimer comme la pluie d’un orage d’été. Si le dieu Kong avait pu
contempler, comme nous, Anna luire dans la nuit au sommet d’un immeuble bruxellois, jamais il ne se serait laisser tomber », écrira François Cognard, producteur de L’Etrange couleur des larmes de
ton corps, le film « giallo » d’Hélène Cattet et Bruno Forzani où Anna nous envoûte. On pourrait s'arrêter là, mais nous ne saurions rien ! Car si l'actrice fait diversion en usant d'une
expression et d'une exposition très vive et loquace, elle a toutefois tendance à abriter, trop et bien, des mystères !
SOLENN HEINRICH, écuyère et chorégraphe équestre
Enseignante diplômée d’État, cavalière de dressage en art équestre et compétition, labellisée Méthode Blondeau pour le travail d’éducation et de rééducation des chevaux, Solenn Heinrich multiplie les cordes à son arc d’amazone. Originaire de La Gacilly, elle vit près de Rennes et intervient en indépendante principalement en Bretagne et en Pays-de-Loire. Très jeune, Solenn pratique la compétition de haut niveau en dressage. Cette discipline l’amènera à représenter la France aux Championnats d’Europe de 1994.
FÉ AVOUGLAN, soprano
Américaine, elle débute ses études de musique en Californie à la State University de Fullerton. Elle étudie ensuite avec le Maestro Carlo Bergonzi à l’Académie Verdienne de Busseto en Italie.
Elle a également suivi des formations auprès de Carmelo Agnello à l’Université de Saint Denis, Fusako Kondo au CRR de Paris, Silvia Mappelli et Anthony Madigan.
ANNA KREMPP, pianiste
Anna Krempp s’est formée au Conservatoire National de Région de Strasbourg, au Conservatoire Russe A. Scriabine de Paris, au Conservatoire Royal de Bruxelles et à la Hochschule für Musik de
Det-mold. Elève de Jean- Louis Haguenauer et d’Igor Lazko, elle a également reçu les précieux conseils de Laurent Cabasso, Géry Moutier, Edson Elias, Jean- Claude Vanden Eynden et Henri Barda.
VÉRONIQUE FANCHETTE, direction artistique et production
Fille du poète, éditeur et psychanalyste Jean Fanchette (1932-1992), elle fonde en 2015 avec l’éditeur Philippe Rey l’Association Jean Fanchette pour promouvoir l’œuvre de son père, au delà du site créé en 2008. Depuis, elle a organisé divers événements et expositions, dont la Journée Jean Fanchette à Reid Hall en juin 2016 et l’hommage rendu en mars 2017 à l’Institut Français de l’Ile Maurice. Le spectacle retrace en filigrane son récit intime de résilience par la nature, la poésie et le travail de mémoire du père disparu.